Shizuoka (静岡), ça veut dire « colline calme »… autrement dit, « Silent Hill ». Plutôt inquiétant, d’autant plus que de nombreux bus de la ville arborent ce lapin au regard démoniaque.
Bon, je plaisante, Shizuoka est en fait une ville plutôt sympathique. Elle fut aussi le lieu de notre dernière excursion journalière en dehors de Tokyo (à trois jours du départ du Japon – on est explorateur dans l’âme ou on ne l’est pas, Shizuoka étant tout de même à pas loin de 300 km de Tokyo).
Le design des plaques d’égout de la ville lui est propre…
…mais sinon, il n’y a pas de particularités architecturales frappantes.
Le sanctuaire Sengen – faisant partie de la même « famille » que celui au pied du mont Fuji.
Celui-là, on a pu l’apprécier avec du beau temps.
Le centre-ville « moderne » est lui aussi agréable à parcourir.
Exactement comme à Nagoya, il y a une allée centrale remplie de toutes sortes d’oeuvres d’art (locales ou offertes par des villes jumelles – dont Cannes). Ici, nous avons une installation de pierres et d’eau, à mi-chemin entre sculpture de Gaudi et parcours de VTT.
L’eau s’écoule le long des parois de la colonne en dessinant des formes étranges.
Une rencontre inopinée.
Certaines ruelles attenantes font soudainement penser à la Chine.
Vers la fin du parcours, notre attention a été attirée par un objet étrange posé au milieu de la rue – apparemment sans propriétaire – émettant de la musique.
Après investigation, l’objet s’est révélé être un lecteur MP3 relié à des enceintes. C’est un pratiquant de VTT qui l’a installé ici pour s’entraîner en musique, mais il s’était momentanément absenté pour aller chercher de l’eau. En laissant son matériel – coûteux et facilement transportable – en plein milieu de la rue sans aucune arrière pensée. C’est là que l’on se rend compte que l’on est au Japon. Franchement, combien une installation comme celle-ci tiendrait, sans son propriétaire, sur la place principale de votre ville?
Certaines poubelles font sourire.
Et certains magasins nous tireraient presque une larme de nostalgie.
La suite de notre chemin nous emmène sur une colline appelée Nihondaira. Comme c’est un endroit touristique, les bus y vont plus souvent le week-end (colonne de droite) qu’en semaine (colonne de gauche). Ca paraît évident, mais avez-vous souvent vu ce genre d’horaires en pratique?
En dépit du fait de vivre au Japon depuis un an, nous réussissons l’exploit de prendre le mauvais bus, de se rendre compte trop tard de l’erreur et de devoir attendre une heure de plus. Comment s’occuper durant ce temps? En allant voir une exposition de photos prises à Angkor Vat, bien sûr.
Le sommet de Nihondaira est évidemment planté d’un certain nombre de tours de transmission.
Nous empruntons donc immédiatement un téléphérique (délicieusement rétro) pour rejoindre une colline voisine.
Sur celle-ci se trouve un sanctuaire Toshogu (c’est-à-dire dédié au shogun Ieyasu Tokugawa).
Sans devoir y être invités, tous les touristes marchent sur les dalles carrées alors qu’à priori rien n’empêche de marcher sur les galets. Pourquoi? Mystère de la psychologie humaine.
Le sanctuaire est relativement étendu en longueur.
Une belle vue sur la mer s’ouvre depuis la colline.
Pas étonnant que de nombreux couples viennent à Nihondaira pour y accrocher un cadenas, symbole de leur amour.
Toutefois, je dois vous avouer que tout ce que vous venez de voir – aussi beau que cela puisse être – n’était pas la principale raison de notre venue à Shizuoka. Non, c’est quelque chose d’autre qui a attiré notre attention sur cette ville, quelque chose que l’on ne s’attendrait pas forcément à découvrir au tournant d’une rue.
Un Gundam – taille réelle, rien que ça – a été installé à Shizuoka pour plusieurs mois.
La foule admirative se presse aux pieds du mecha géant.
Un Gundam similaire était installé à Odaiba en été 2009; toutefois, je suis arrivé au Japon trop tard pour le voir, ce qui m’a quelque peu attristé. Un an plus tard, toutefois, et dans des circonstances plutôt improbables, voilà la chose faite.
Comme quoi, il n’est jamais trop tard.